France_pas_UTC.jpgMidi à sa porte ?

…et pourquoi la France est en fait à l’heure allemande !

On recule nos montres d’une heure quand le froid vient (le dernier dimanche d’octobre) et on les avance d’une heure quand les beaux jours arrivent (le dernier dimanche de mars). Pourquoi donc ?

 

Plus de 70 pays dans le monde appliquent cette technique pour profiter le plus possible de la lumière du jour, notamment des soirées d’été où il fait jour très tard. Cela sert donc à économiser de l’énergie.

C’est d’abord Benjamin Franklin qui a eu le premier cette idée lors d’un voyage à Paris en 1784. Il en parle dans une lettre adressée au « Journal de Paris », premier quotidien français. Voici un passage de sa lettre publiée par le journal (ECONOMIE – Aux auteurs du journal). Voir la retranscription de la lettre / Ecouter la traduction de la lettre.

Ce ne fût pas la seule idée de cet inventeur de génie. Pourtant, tout le monde s’en moqua. D’autres personnes eurent ensuite la même idée, mais il fallu attendre 1916 pour que l’Allemagne mette en place l’heure d’été la première, vite suivie par l’Angleterre et par la France cette même année. En France, on arrêta cette pratique en 1945, après la guerre (car c’était devenu un vrai bazar. On verra pourquoi plus bas). Puis on recommença en 1976.

 

En 1998, les pays de l’Union Européenne décidèrent d’harmoniser leurs horloges. Depuis, toute l’Europe passe à l’heure d’été le dernier dimanche de Mars à 2h du matin. Il est alors 3h. On repasse tous à l’heure « normale » le dernier dimanche d’octobre : à 3h du matin, il est alors 2h.

Et si vous oubliez à chaque fois s’il vous faut avancer ou reculer votre montre, je vous propose ma méthode que j’appelle « un bien pour un mal » (et réciproquement) :

  • L’hiver arrive cry …Oui, mais, on gagne 1h de sommeil. Donc, on recule d’une heure pour dormir une heure de plus.
  • Voilà l’été ! cool …Mais on perd 1h de sommeil. Donc, on avance d’une heure.

 

Quelques précisions en vidéo en 1minute sur le site de l’AFP.

 

* « Chacun voit midi à sa porte »

Cette expression signifie que chacun voit les choses de son propre point de vue. Mais le sens littéral est intéressant. La Terre est ronde et elle tourne. Midi, c’est quand le Soleil passe au plus haut dans le ciel (on dit qu’il passe au méridien). C’est quand la rotation de la Terre nous amène face au Soleil. Donc, comme la Terre est ronde, le Soleil ne passe pas au méridien au même moment pour tout le monde. C’est d’ailleurs pour ça que les fuseaux horaires ont été inventés. Démonstration :

 

A Colmar, dans l’Est de la France, le 21 octobre 2014 (par exemple… oui j’ai écrit cet article il y a un moment déjà sur l’ancien site), le Soleil passe au méridien à 13h15.
A Brest, côté Ouest, il faudra attendre 14h03 ! 48 minutes plus tard ! Entre les deux, il passera au méridien à Paris à 13h35.

Midi a sa porte

Donc, si on parle en heure du Soleil, quand il est midi à Paris, il est 12h20 à Colmar et 11h32 à Brest.

Donc, chacun voit midi à sa porte, vraiment… mais en heure solaire, l’heure que tout le monde utilisait avant qu’on invente l’horloge, vers le 13è siècle. Et tous ceux qui sont sur le même méridien voient midi au même moment. Ainsi, à Poitiers ou à Greenwich (ou passe le méridien d’origine), il est midi heure solaire au même moment.

Pourtant, en heure d’été, notre montre indiquera 14h en France et il sera 13h à Greenwich. Alors là, on se demande bien pourquoi ! On va y répondre plus loin, ce qui nous ramènera au changement d’heure…

Remarquons donc, au passage, que nous avons environ 2h d’avance en été sur l’heure du Soleil en France.

 

Pourquoi les fuseaux horaires ? Explication ici.

 

Pour définir les heures dans le monde, il a été décidé de prendre comme référence l’heure du méridien de Greenwich. On parlera alors d’heure GMT (Greenwich Meridian Time). L’heure de la France est donc GMT+1. Mais on parle aujourd’hui d’heure UTC… mais c’est pareil.

 

La France, un cas particulier

Nous sommes en fait à l’heure allemande !

 

Nous sommes un cas, et l’Espagne avec nous : notre heure ne correspond pas à notre méridien. Comme on le voit dans cette image (et sur la carte de France un peu plus haut), nous sommes sur le même méridien que Londres (qui se trouve à côté de Greenwich). Nous devrions donc être à la même heure. Et pourtant, nous ne sommes pas sur le même fuseau horaire que Londres : l’heure de Paris avance d’une heure sur celle de Londres. Nous sommes par conséquent en avance d’une heure sur le Soleil en hiver, et de deux en été. Pourquoi donc ?

 

C’est à cause des Allemands pendant la 2ème guerre mondiale !

L’Allemagne nazie occupe la France en juin 1940. Nous sommes alors à l’heure d’été (GMT+1), le reste de l’année, la France est à GMT (Greenwich Meridian Time) : l’heure du méridien de Greenwich, celui qui passe tout près de Poitiers, et donc à l’heure du Soleil. C’est normal. Sauf qu’à Berlin, il est une heure plus tard et que les Allemands qui arrivent en France ne comptent pas bouleverser leurs habitudes : «La première chose qu’ils font, dans la première demi-journée, c’est de changer l’heure», explique Cécile Desprairies, historienne et autrice de L’héritage de Vichy: ces 100 mesures toujours en vigueur. Dans tous les territoires occupés, on avance donc ses aiguilles d’une heure (de GMT+1 à GMT+2), pour passer à l’heure d’été allemande. La France se retrouve donc «à l’heure allemande».

Au début de l’Occupation, la France se retrouve donc scindée en deux par la ligne de démarcation, mais aussi par le décalage horaire: Paris a une heure d’avance sur Vichy. Ce qui pose quelques problèmes à la SNCF, comme l’explique Yvonne Poulle:    «[…] les trains venant de la zone non-occupée continuent de circuler avec une heure de retard dans la zone occupée, les trains venant de la zone occupée continuent d’attendre une heure supplémentaire à la ligne de démarcation, tout cela bien entendu bouleversant les correspondances.»

Pour mettre fin aux problèmes de retard, c’est la SNCF qui propose au gouvernement de Vichy de s’aligner lui aussi sur l’heure allemande. Un décret du 16 février 1941 avance l’heure légale de deux heures dans les territoires non-occupés, d’une heure dans les territoires occupés. Cela veut dire que l’ensemble de la France passe à GMT+2. L’alternance entre les heures allemandes d’hiver et d’été continue ensuite pendant toute la durée de la guerre.

A la Libération, un décret prévoit que l’heure d’été, ou «heure allemande», ou GMT+2, va être supprimée en deux temps. La France repasse d’abord à GMT+1 toute l’année, et envisage de repasser plus tard à GMT. Mais un deuxième décret annule cette étape, pour des raisons que nous ignorons. Comme l’explique Cécile Desprairies, «c’était un peu le bazar. Peut-être que c’était par souci d’économie, parce qu’il y avait le pays à reconstruire». On reste donc à GMT+1

Puis en 1976, suite à la première crise pétrolière, le président Valéry Giscard d’Estaing rétablit l’heure d’été (GMT+2 en été) afin de réduire la consommation énergétique du pays.

 

Voilà toute l’histoire !

 

Résumons:

  • de 1916 à 1940, la France applique l’heure d’été (GMT en hiver, GMT +1 en été).
  • De 1940 à 1945, la France garde l’heure d’été et elle passe sur l’heure allemande (GMT +1 en hiver, GMT +2 en été).
  • De 1945 à 1976, plus de changement d’heure (GMT +1 tout le temps = heure d’allemande l’hiver).
  • Depuis 1976, nous sommes à nouveau entièrement à l’heure allemande, été comme hiver : GMT +1 en hiver, GMT +2 en été.

 

Source de cette partie : le site Slate.

Et voici le JT du 26 mars 1976, juste au moment du retour du changement d’heures en France. Rigolo…

 

Ecouter la traduction de la lettre de Benjamin Franklin.

Le texte de la lettre de Benjamin Franklin au journal de Paris :

« Messieurs,

Vous nous faites souvent part des découvertes nouvelles ; permettez-moi de vous en communiquer une dont je suis moi-même l’auteur, et que je crois pouvoir être d’une grande utilité.

« Je passais il y a quelques jours, la soirée en grande compagnie, dans une maison où l’on essayait les nouvelles lampes de MM. Quinquet et Lange ; on y admirait la vivacité de la lumière qu’elles répandent mais on s’occupait beaucoup de savoir si elles ne consumaient pas encore plus d’huile que les lampes communes, en proportion de l’éclat de leur lumière, auquel cas on craignait qu’il n’y eût aucune épargne à s’en servir : personne de la compagnie ne fut en état de nous tranquilliser sur ce point, qui paraissait à tout le monde très important à éclaircir, pour diminuer, disait-on, s’il était possible, les frais des lumières dans les appartements, dans un temps où tous les autres articles de la dépense des maisons augmentent si considérablement tous les jours.

Je remarquai, avec beaucoup de satisfaction, ce goût général pour l’économie, car j’aime infiniment l’économie. Je rentrai chez moi et me couchai vers les trois heures après minuit, l’esprit plein du sujet qu’on avait traité. Vers les six heures du matin je fus réveillé par un bruit au-dessus de ma tête, et je fus fort étonné de voir ma chambre très éclairée : endormi, j’imaginai d’abord qu’on y avait allumé une douzaine de lampes de M. Quinquet ; mais en me frottant les yeux, je reconnus distinctement que la lumière entrait par mes fenêtres ; je me levai pour savoir d’où elle venait, et je vis que le soleil s’élevait à ce moment même des bords de l’horizon, d’où il versait abondamment ses rayons dans ma chambre, mon domestique ayant oublié de fermer mes volets : je regardai mes montres, qui sont fort bonnes, et je vis qu’il n’était que six heures, mais trouvant extraordinaire que le soleil fût levé de si bon matin, j’allai consulter l’almanach où l’heure du lever du soleil était, en effet, fixée à six heures précises pour ce jour-là ; je poussai un peu plus loin ma recherche, et je lus que cet astre continuerait de se lever tous les jours plus matin jusqu’à la fin du mois de juin, mais qu’en aucun temps de l’année il ne retardait son lever jusqu’à huit heures.

Vous avez sûrement, messieurs, beaucoup de lecteurs des deux sexes, qui, comme moi, n’ont jamais vu le soleil avant onze heures ou midi, et qui lisent bien rarement la partie astronomique du calendrier de la cour ; je ne doute pas que ces personnes ne soient aussi étonnées, d’entendre dire que le soleil se lève de si bonne heure, que je l’ai été moi-même de le voir : elles ne le seront pas moins de m’entendre assurer qu’il donne sa lumière au même moment où il se lève ; mais j’ai la preuve de ce fait, il ne m’est pas possible d’en douter, je suis témoin oculaire de ce que j’avance ; et en répétant l’observation les trois jours suivants, j’ai obtenu constamment le même résultat. Je dois cependant vous dire que lorsque j’ai fait part de ma découverte dans la société, j’ai bien démêlé, dans la contenance et l’air de beaucoup de personnes, un peu d’incrédulité, quoiqu’elles aient eu assez de politesse pour ne pas me le témoigner en termes exprès. J’ai trouvé aussi sur mon chemin un philosophe qui m’a assuré que j’étais dans l’erreur sur l’article de ma relation où je disais que la lumière entrait dans ma chambre ; que je concluais mal à propos ce prétendu fait, de ce que mes volets étaient demeurés ouverts, et que cet événement accidentel n’avait pas servi à introduire la lumière, mais seulement à faire sortir l’obscurité ; distinction qu’il appuyait de plusieurs arguments ingénieux, en m’expliquant comment j’avais pu me laisser tromper par l’apparence : j’avoue qu’il m’embarrassa, mais sans me convaincre ; et mes observations postérieures, dont j’ai fait mention ci-dessus, m’ont confirmé dans ma première opinion.

Quoiqu’il en soit, cet événement m’a suggéré plusieurs réflexions sérieuses, et que je crois importantes : j’ai considéré que sans l’accident qui m’a éveillé ce jour-là si matin, j’aurais dormi environ six heures de plus, à la lueur des bougies. Cette dernière manière de s’éclaire, étant beaucoup plus coûteuse que la première, mon goût pour l’économie m’a conduit à me servir du peu d’arithmétique que je sais, pour faire quelques calculs sur cette matière, et je vous les envoie, messieurs, en vous faisant observer que le grand mérite d’une invention est son utilité, et qu’une découverte, dont on ne peut faire aucune usage, n’est bonne à rien. Je prends, pour base de mon calcul, la supposition qu’il y a 100 mille familles à Paris qui consomment chacune, pendant la durée de la nuit, et les unes dans les autres, une demi-livre de bougie ou de chandelle par heure : je crois cette estimation modérée, car quoique quelques-unes consomment moins, il y en a un grand nombre qui consomment beaucoup davantage. Maintenant je compte environ sept heures par jour, pendant lesquelles nous sommes encore couchés, le soleil étant sur l’horizon, car il se lève, pendant six mois, entre six et huit heures avant midi, et nous nous éclairons environ sept heures dans les vingt-quatre avec des bougies et des chandelles : ces deux faits me fournissent les calculs suivants.

Les six mois du 20 mars au 20 septembre me donnent 183 nuits ; je multiplie ce nombre par sept, pour avoir le nombre des heures pendant lesquelles nous brûlons de la bougie ou de la chandelle, et j’ai 1281 : ce nombre multiplié par 100 mille qui est celui des familles, donne 128 100 000 heures de consommation, à supposer, comme je l’ai dit, une demi-livre de bougie ou de chandelle consommée par chaque heure dans chaque famille, on aura 64 050 000 livres pesant de cire ou de suif consommés à Paris ; et si l’on estime la cire et le suif l’un dans l’autre au prix moyen de 30 sous la livre, on aura une dépense annuelle de 96 075 000 livres tournois, en cire et suif ; somme énorme, que la seule ville de Paris épargnerait en se servant, pendant les six mois d’été seulement, de la lumière du soleil, au lieu de celle des chandelles et des bougies ; et voilà, messieurs, la découverte que j’annonce, et la réforme que je propose.

Je sais qu’on me dira que l’attachement aux anciennes habitudes est un obstacle invincible à ce qu’on adopte mon plan ; qu’il sera plus que difficile de déterminer beaucoup de gens à se lever avant 11 heures ou midi, et que par conséquent ma découverte restera parfaitement inutile mais je répondrai qu’il ne faut désespérer de rien : je crois que toutes les personnes raisonnables, qui auront lu cette lettre, et qui, par son moyen, auront appris qu’il fait jour aussitôt que le soleil se lève, se détermineront à se lever avec lui ; et quant aux autres, pour les faire entrer dans la même route, je propose au gouvernement de faire les règlements suivants :
1°. Mettre une taxe d’un louis sur chaque fenêtre qui aura des volets, empêchant la lumière d’entrer dans les appartements aussitôt que le soleil est sur l’horizon.
2°. Etablir pour la consommation de la cire et de la chandelle dans Paris, la même loi salutaire de police qu’on a faite pour diminuer la consommation du bois pendant l’hiver qui vient de finir ; placer des gardes à toutes les boutiques des ciriers et des chandeliers, et ne pas permettre à chaque famille d’user plus d’une livre de chandelle par semaine.
3°. Placer des gardes qui arrêteront tous les carrosses dans les rues après la nuit fermée excepté ceux des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes.
4°. Faire sonner toutes les cloches des églises au lever du soleil ; et si cela n’est pas suffisant, faire tirer un coup de canon dans chaque rue pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt.

Toute la difficulté sera dans les deux ou trois premiers jours, après lesquels le nouveau genre de vie sera tout aussi naturel et tout aussi commode que l’irrégularité dans laquelle nous vivons ; car il n’y a que le premier pas qui coûte. Forcez un homme de se lever à quatre heures du matin, il est plus que probable qu’il se couchera très volontiers à huit heures du soir ; et qu’après avoir dormi huit heures il se lèvera sans peine à quatre heures le lendemain marin. L’épargne de cette somme de 96 075 000 livres tournois, qui se dépensent en bougies et chandelles, n’est pas le seul avantage de mon économique projet. Vous pouvez remarquer que mon calcul n’embrasse qu’une moitié de l’année, et que par les mêmes raisons on peut épargner beaucoup, même dans les six mois d’hiver, quoique les jours soient plus courts. J’ajoute que l’immense quantité de cire et de suif qui restera après la suppression de la consommation de l’été, rendra la cire et le suif à meilleur marché l’hiver suivant et pour l’avenir, tant que, la réforme que je propose se soutiendra.

Quoique ma découverte puisse procurer de si grande avantages, je ne demande, pour l’avoir communiquée au public avec tant de franchise, ni place, ni pension, ni privilège exclusif, ni aucun autre genre de récompense, je ne veux que l’honneur qui doit m’en revenir si l’on me rend justice. Je prévois bien que quelques esprits étroits et jaloux me le disputeront ; qu’ils diront que les anciens ont eu cette idée avant moi, et peut-être trouveront-ils quelques passages dans de vieux livres pour appuyer leurs prétentions. Je ne leur nierai point que les anciens ont connu, en effet, les heures du lever du soleil ; peut-être ont-ils eu, comme nous, des almanachs où ces heures étaient marquées ; mais il ne s’ensuit pas delà qu’ils aient su ce que je prétends avoir enseigné le premier, qu’il nous éclaire aussitôt qu’il se lève : c’est là que je revendique comme ma découverte.

En tout cas si les anciens ont connu cette vérité, elle a été bien oubliée depuis et pendant longtemps, car elle est certainement ignorée des modernes ou au moins des habitants de Paris, ce que je prouve par un argument bien simple. On sait que les Parisiens sont un peuple aussi éclairé, aussi judicieux, aussi sage qu’il en existe dans le monde. Tous, ainsi que moi, ont un grand goût pour l’économie, et font profession de cette vertu ; tous ont de très bonnes raisons de l’aimer, chargés comme ils le sont des impôts très pesants qu’exigent les besoins de l’État : or cela posé, je dis qu’il est impossible qu’un peuple sage, dans de semblables circonstances, eût fait si longtemps usage de la lumière fuligineuse, mal saine et dispendieuse de la bougie et de la chandelle, s’il eût connu, comme je viens de l’apprendre et de l’enseigner, qu’on pouvait s’éclairer pour rien de la belle et pure lumière du soleil. »

 

Sources de la retranscription

Nicolas FAURE

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